Domenico, habite au centre de Catania, avec son épouse Marzia et ses deux enfants, la fille Sara et le fils Giovanni.
Heureusement Marzia a une activité salariée, ce qui permet à Domenico de garder et de s’occuper du terrain légué par son père.
C’est un terrain qui se trouve juste après l’aéroport à la sortie de CATANIA, en allant vers Siracuse.
Il faut sortir de la voie rapide, à San Giorgio (Misterbianco).
Son « domaine » s’appelle il RUVITELLO
Le chemin d’accès mène à des bâtiments, qu’il partage avec une autre entreprise.
De part et d’autre du chemin, il y a ses 3500 différents fruitiers : divers types d’orangers, des citronniers, des cédratiers, des mandariniers, des clémentiniers.
Il y a deux ans, il a aussi, avec l’aide d’un organisme similaire à l’INRA et l’appui de la région, planté des variétés nouvelles, qui devraient permettre d’étaler la production jusqu’en mai-juin.
Ces nouveaux fruitiers ne commenceront à produire que cinq ans après leur plantation.
Il possède aussi des oliviers avec sa propre production d’huile ; et valorise une partie de sa production d’agrumes sous forme de confitures.
L’activité de producteur d’agrumes :
Notre système économique écrase les producteurs, en leur proposant des prix d’achat inférieurs au coût de revient.
Il y a deux ans, il leur était proposé 0.12 € le kilo pour les très grosses oranges mises en caisse et livrées en bord de route, et les petites 0.08 € le kilo mais à amener par ses propres moyens à l’usine à près d’une heure de route. Sachant que le simple coût pour la récolte était de 0.12 € le kilo.
Pour s’en sortir, Domenico s’est organisé pour essayer de vendre le plus possible directement.
Grâce au réseau public de la poste, il peut envoyer des colis de 30 kilos de la Sicile sur le continent Italien pour 5 €. Il peut donc, 48H après récolte, faire parvenir à domicile, pour 35 € les 30 kilos d’oranges.
Mais le nombre de clients Italiens est insuffisant pour écouler sa production. Il devait encore « vendre » la moitié de sa production sur place !!!
C’est la raison pour laquelle on lui a proposé d’envisager l’envoi par palettes en France.
Ce que nous avons commencé il y a deux ans, sachant que sur le prix que nous avons fixé, il lui en reste moins de la moitié, autour des 0.60 € le kilo.
Sur ce qu’il perçoit, il doit entretenir le verger, le fumer, le faucher régulièrement, embaucher plusieurs semaines une équipe de spécialistes de la taille de fructification, et surtout assurer l’arrosage tous les mois caniculaires ou de sécheresse.
L’eau venant de l’Etna est abondante et ne manque jamais mais coute cher.
Tout un réseau aérien de tubes, s’appuyant sur les hautes branches, alimente chaque arbre avec un T de dérivation amenant l’eau au pied de celui-ci.
Quant on lui demande de chiffrer, il préfère décliner car ça lui donnerai envie de tout abandonner.
Mais il est viscéralement attaché à sa terre et tant qu’il le pourra, il veut tenir et il est orgueilleux de la qualité de ses produits.
Il est contrôlé deux fois par ans par l’organisme certificateur BIO.
Très pointilleux, il lui a prohibé l’étiquetage Bio l’année dernière au motif que les nouvelles plantations (qui pourtant ne porteront des fruits que dans plusieurs années) n’étaient pas d’ origine certifiée BIO. Alors qu’au bout d’un an de conduite en Bio elles le deviennent !
Il a dû se contenté d’un « agrume non traité »
L’activité Hôtellerie :
Dans les bâtiments, il possède quatre appartements qu’il loue sous forme de Bed and Breakfast (B&B) c’est-à-dire offrant la nuitée et le petit déjeuner ; on peut aller se cueillir les fruits pour les manger ou en faire des jus, et il y a ses confitures, toutes Bio, comme ses fruits.
Il y a accolée, une cuisine qui est à disposition au cas où l’on souhaite se préparer les repas.
L’activité restauration :
Il est classé « agriturismo » et sur demande, il reçoit dans une grande salle jouxtant les chambres, les touristes venant par bus à diner, essentiellement les fins de semaine.
Repas bien sûr avec une part essentielle de ses produits : après de copieux verres de jus d’orange tout frais, pâtes au citron, salade d’oranges, diverses préparation d’olives, omelettes au fenouil sauvages (il a un poulailler) mais aussi salaisons et fromages typiques, tomates séchées, etc.